Les planeswalkers multicolores

MAGIC
Mots-Clefs : planeswalkers (2)

Photo © Baptiste Raynal

Après les planeswalkers monocolores, voici maintenant ceux qui sont affiliés à plusieurs couleurs. Il y en a six et, pour être honnête, ce ne sont globalement pas les plus mémorables. Il y a bien Tezzeret, agent de Bolas qui a trouvé une petite place dans le métagame, et Ajani le Vengeur ou Venser le Séjourneur qui ont, ponctuellement, été joués dans quelques decks, mais rien de comparable avec les cartes dominantes que nous avons pu voir précedemment. 

 

 

T’es qui ? Zeret bien sûr !

Au Pro Tour Paris, Pat Chapin a fait top 8 avec un deck Tezzeret, agent de Bolas, c’est-à-dire avec un deck spécialement construit autour de ce planeswalker, avec comme objectif de tuer l’adversaire avec d’énormes 5/5. Cela n’a pas été une grosse surprise : dès la sortie de l’extension Mirrodin assiégé, on a bien senti que la nouvelle version de Tezzeret le Chercheur avait un vrai potentiel. Ce qui a été plus surprenant, en revanche, c’est que le deck n’a pas plus percé que ça. Assez peu joué au final, il n’a obtenu que des résultats très épars et, sans le coup d’éclat de l’Américain, le planeswalker serait probablement tombé dans l’oubli. En fait, Tezzeret, agent de Bolas souffre du piège classique des cartes qui ne peuvent fonctionner sans un deck construit spécialement autour d’elles : on voit très bien la surpuissance du jeu une fois qu’on a ladite carte en jeu. Dans le cas de Tezzeret, agent de Bolas, on voit bien que l’on va écraser l’adversaire sous le poids combiné d’un card advantage potentiellement assez énorme et de 5/5 créées à partir de cartes potentiellement cantrip (avec Source de sanie ou Source de mycosynthèse, par exemple). Ce que l’on voit beaucoup moins bien, au premier abord, c’est à quel point le deck sera mauvais si l’on ne pioche pas Tezzeret, agent de Bolas ou qu’on se le fait contrer.
Or, malheureusement, cela arrive ! Jouer cinquante-six cartes mauvaises qui deviennent monstrueuses lorsqu’on a un certain planeswalker en jeu, c’est très joli. Sauf quand on ne l’a pas en jeu ! Bien sûr, on peut construire la liste pour optimiser ses chances de piocher Tezzeret, mais, quoi qu’on fasse, le deck restera fondamentalement instable. En moyenne, très fort, mais toujours susceptible de nous lâcher à tout moment.

 

Les seconds rôles

Ajani le Vengeur

Parmi les planeswalkers multicolores, on trouve un certain nombre de seconds couteaux, c’est-à-dire des cartes acceptables qui ont été un peu jouées en un ou deux exemplaires dans des decks très compétitifs, sans jamais en avoir été des cartes clefs pour autant. Ce fut par exemple le cas d’Ajani le Vengeur qui, à l’époque où il était jouable en Standard, a pu trouver quelques places dans des jeux contrôle de type « patriote » (c’est-à-dire bleu/blanc/rouge), comme source permanente d’anticréatures. Même traitement pour Sarkhan le Fou. Bien qu’il soit encore légal en Standard, il n’est plus joué car le seul archétype sérieux qui l’utilisait en un ou deux exemplaires, Jund, est sorti du format. Finalement, parmi ces seconds couteaux, il n’y a que Venser, le Séjourneur qui est encore ponctuellement présent en Standard. En fait, la grande chance de ce planeswalker, et probablement la raison pour laquelle il ne fait pas que moisir dans les classeurs d’échange, est l’existence du Mur d'augures. Grâce à ce mur qui fait piocher en arrivant en jeu, Venser, le Séjourneur se retrouve propulsé au rang de piocheur permanent. D’autant que le Mur d'augures, en plus de faire des allers-retours pour piocher, peut aussi servir à défendre le planeswalker ! Ce qui peut donner un espoir d’atteindre l’ultimate assez… ultime de celui-ci, et presque systématiquement synonyme de victoire. Le défaut de la carte reste cependant une deuxième capacité risible et bien entendu le fait que, lorsqu’on n’a pas de Mur d'augures en jeu (ou une autre carte avec un effet d’arrivée en jeu), Venser est tout de suite beaucoup moins fort. Voire nul.


Les bonnes blagues

Globalement, les planeswalkers sont de bonnes cartes. D’ailleurs, leur effet sur le métagame est incroyable compte tenu du fait que, pourtant, il n’y en a que vingt et un*. Mais il y a tout de même des exceptions : certains planeswalkers sont très mauvais. C’est le cas de Nicol Bolas, planeswalker, beaucoup trop cher et trop contraignant en couleurs, ainsi que de Sarkhan Vol, qui est juste dramatique. Ses deux premières capacités sont risibles pour un planeswalker et son ultimate est beaucoup trop cher.

(* à l’heure de la parution du lotus noir no 140)

posté par Pierre Malherbaud le [08/09/2011]



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